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21 janvier 2018

Sadomasochisme et lutte des classes : quelles convergences, quelles divergences ?

par Christophe Gerbaud

L’homme a un instinct sadique, et la femme un instinct masochiste, lesquels sont inconscients, donc incontrôlables.”

Sigmund Freud / Sexualité et psychologie de l’amour

 « Soit le corps est stupide, soit il est d’une immense sagesse, mais dans un cas comme dans l’autre, la terrible sorcellerie de la pensée lui est épargnée il ne sait qu’une chose, tenir tête sans reculer d’un pas, lutter jusqu’à épuisement de ses forces. »

Stephen King « la petite fille qui aimait tom gordon » 1999

“ … the only guarantee any theory can give about itself is to expose itself as a passionate fiction… I shall endeavor to remind the reader, as discreetly as it can be done without offense to critical and stylistic conventions, that my theoretical speculations and my reading of texts follow the yellow brick road of my own fantaisies, the less-than-royal road of my personnal or experiental hystory.” Térésa de Lorentis

Résumé : cet article met en perspective – en zigzag – le lien entre maitre / esclave où l’esclave prend la place du maitre – chez GWF Hegel puis Karl Marx on nomme cela la dialectique, mais cet article propose une synthèse à travers un cadre contemporain : celui du sadomasochisme et des pratiques queers. Ce cadre (contractuel) du sadomasochisme donnant ainsi lieu à une réflexion sur « l’intersection » (émancipatrice) entre : lutte des classes et pratiques BDSM. Non que ce travail soit à proprement parler féministe, mais il relève pour le moins d’une logique queer (traduit par : « tordu »), et se voit ainsi proposer une alternative nouvelle entre sadomasochisme et lutte des classes : le queer pourrait-il être vu comme nous paradigme libertaire ?

Introduction :  socio-auto-analytique

Cette nuit j’ai bandé comme jamais. La chose m’a invité à me lover contre ma compagne. Pour des raisons qui échappèrent à l’une et à l’autre, rien ne fut cette fois-ci possible. Je m’abritais dans ma chape onirique et y convoquais Julia, une compagne d’avant. Nous étions dans un beau parc et son dos blanc m’apparut, tatoué de formes traditionnelles chinoises, bleues orient et parsemé de tâches blanches gravées sur sa peau. Alors qu’après sept mois de vie commune, je n’arrivais plus à la pénétrer, dans cet espace et dans ce temps qui n’appartiennent qu’au rêve, je m’enfonçais en elle sans légèreté et sans pesanteur.

Me revient ce que disait mon ami Eric : « Hétéro, c’est la norme. Tu as tant que ça envie d’être normal ? Je suis déçu. » Il m’a semblé qu’il avait raison. Je suis né bi et trans. Bander n’a jamais été mon fort ou bien toujours d’une manière fort tourmentée. Du coup, au réveil : ce fut un entrechoc. Ralentissement moteur, sidération suicidaire, idées fascinées par l’envie de me jeter dans le vide. Comme disait la feu poétesse Dominique Rose : « Donnez moi un gun ! « .

Vraiment, c’est une lourde tâche que de ne pas assumer sa sexualité de lope. Peut-être est-ce ce côté féminin d’accueil qui caractérise mon désir d’écouter des patients en psychanalyse ? Lacan disait : « accueillir la merde des patients. » Être psychanalyste, ce n’est pas vraiment pour les sadiques ! Écouter l’Autre est un nécessité somato-psychique pour ne plus penser à soi. Cela permet « d’abolir » ce moi haïssable. Moi qui ait toujours aimé m’en prendre dans la gueule, être avili, rabaissé initialement par des femmes ; N’ARRIVANT ABSOLUMENT PAS A ME PARDONNER LE FAIT D’AVOIR ÉTÉ ABANDONNE.

Ne trouvant donc pas de femmes pour exécuter ce sadisme, je commençais à aller vers des hommes dominateurs ; le but étant de jouir de mon masochisme. Les femmes physiquement sadiques (qui bastonnent leur homme), ça ne court pas les rues. En revanche, les hommes de cette sorte sont présents dans tous les recoins de la société. Mais les gens masos, la société n’en veut pas. Publiquement, c’est contraire à la conformité citoyenne. Ais-je encore une fois trop bu hier au soir ? 50 cl de vin rouge à table et les trois quart d’une bouteille de vin rosé de St-Tropez. Je fume aussi ; trop sans doute. C’est là une autre manière de se détruire, d’aller directement vers le cancer.

Il faudrait vraiment que je vive ma sexualité de personne soumise. Cela étant dit, comme je viens de l’énoncer, vivre une telle sexualité n’est pas très politiquement correct. A moins d’avoir une bonne fonction professionnelle pour ne pas ajouter la souffrance de la pauvreté au masochisme sexuel. On ne choisit pas ses désirs. Mais la politique (le « bio-pouvoir ») les choisit pour nous.

Insertion : le dressage comportemental vs la lutte de classes ?

L’association entre lutte des classes1 et sadomasochisme (BDSM2) peut paraître incongrue mais il s’agit dans les deux cas de rapports de force et de pouvoir. Toutefois, ces derniers sont différents. L’écrivaine et maîtresse Catherine Robbe-Grillet l’évoquait lors d’un entretien en ces termes : «  Quel est le profil sociologique des amateurs de SM ? Va savoir… On ne peut pas dire. Il y a 99 % d’hommes. Quand une femme se lance là-dedans elle y engage sa vie ; admirable ! Les clichés des femmes qu’on croit soumises et des chefs d’entreprise qui auraient besoin de lâcher prise, ce n’est pas vrai. Il n’y pas de règles ».[1]

Le marché n’est-il pas un Maître ? L’insertion dans un marché économique, comme le dressage du corps, permettent d’oublier son moi (en entreprise par exemple) ; mais ça ne fonctionne qu’à titre individuel. Il faut refonder les solidarités que provoquent la lutte de classe. Celle-ci se poursuit comme le confirme Warren Buffet, troisième homme le plus riche du monde : « Il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de gagner »1. Utiliser de cette manière, la notion d’insertion relève du paradigme du dressage des corps utilisé dans le sadomasochisme. Une vie professionnelle soumise au danger voilà ce qu’est la définition de l’insertion par le libéralisme. Lorsque une personne est vulnérable et recherche à être autonome, elle semble n’avoir d’autre issue que de se soumettre au danger lié au travail. Flexibilité, devenir entrepreneur de soi-même, déni absolu de la maladie, de la vulnérabilité ou du handicap ; c’est l’ultime solution pour survivre économiquement. 

Pourquoi le libéralisme ? 

Parce que l’individu sur le plan des marchés est devenu remplaçable (dé-subjectivé), comme un soumis, comme un maître ou une maîtresse dans les jeux sadomasochistes. Au travail, l’individu n’est plus qu’un objet d’ « effectuation » de tâches opérationnelles dénuées de contenu. Exposé à la précarité des petits travaux, l’individu se doit de se plier à la méditation, à la neutralisation et à la naturalisation de sa subjectivité ; au rôle bien joué de dominant ou de dominé. Exit toute lutte émancipatrice par la parole psychotique (de vérité), folle, hasardeuse, jazz. Il n’est plus possible de travailler si l’on n’est pas libéral. D’ailleurs, tous les contrats vont dans le sens de la précarisation ; les missions intérim, les vacations, les remplacements, les quart de temps, etc.

En 2017, si vous êtes antilibéral, nous n’aurez pas de travail. C’est la raison pour laquelle les jeunes intellectuels (anthropologues, sociologues, philosophes, psychanalystes, artistes et autres) sont sommés de rester au chômage. Le monde contemporain ne veut plus d’individus qui exhortent à l’insoumission, la transgression, à la révolution de classes. Les classes sociales ont en effet été remplacées par la xénophobie, la judéophobie, l’altérophobie. Autrement dit, le libéralisme postule une horizontalité de classes qui est en fait un déni de l’altérité et donc du monde associatif, syndical, mico-politique. Il ne s’agit plus de lutter mais de payer pour travailler, s’inscrire dans la reproduction bourgeoise, s’avachir dans le règne objectivant, scientiste, évaluatif, quantitatif et surtout autoritariste de la haine des Humanités (Historiques, Poétiques et Imaginatives). L’inculture spectaculaire a gagné !

La personne soumise domine son maître disait Marx. Le dominant (maître) est dominé par sa domination. Mais si nous utilisons les concepts de nos adversaires, nous ne pouvons que perdre. Comme le soulignait Gilles Deleuze, le maso et le maître n’ont rien à voir entre eux. On n’a jamais vu un ouvrier aliéné gagner avec les armes de son adversaire sur son propre terrain (la berline allemande du patron sur laquelle il fantasme). La lutte des classes donne à la société des raisons de penser collectivement, remet en cause la domination, l’exploitation financière, l’aliénation au travail ; le modèle socio-économique dans son ensemble. L’insertion et le dressage du corps, ne remettent-ils pas en cause l’individu ?

Une critique socio-clinique des rapports de forces…

Ce qu’apporte la psychanalyse aux sciences sociales et cliniques est la subjectivité et son désir irréductible. Or, comment un corps dépossédé de son histoire personnelle et de l’Histoire de sa classe sociale, peut-il s’approprier les outils pratiques et conceptuels de la lutte ? Le libéralisme économique est un bulldozer qui annihile les histoires individuelles, l’Histoire des changements et des progressismes. Car même si le sadisme ou le masochisme peuvent être, assurément, des objets comportementaux de transgression sociale, où l’on s’octroie une liberté à travers la contrainte, il n’en reste pas moins que les croyances exclusivement concentrées sur l’économie, sur la nature et sur Dieu sont le théâtre d’un sadomasochisme Mondialisé.   

Au bout du compte, entre neutralisation “zen” de la personne aliénée et l’engagement politique, il y un mouvement commun : l’émancipation transgressive. Or, cette transgression, conduisant à l’émancipation par la prise de conscience d’une situation donnée, est un dépassement de la figure paternaliste et verticale de loi du Père.  Comme l’indique le psychanalyste Thamy Ayouch, par delà l’usage, le temps, la tradition ou le changement, menues contingences historiques, il est fait appel à « la loi », « la structure », « le langage » et à « la transmission de la vie », outils inaltérables d’une grammaire universelle de notre subjectivité.  Le code civil, moment législatif d’une société, loi profane, devient alors ce qui « codifie notre identité », syntaxe intemporelle de notre subjectivité ; Loi Sacrée.[2]  Et qu’on ne craigne guère l’hypostase du langage ; à ces mots, père, mère, « nous devons la transmission de la vie ».

Il en est de même quant au changement de sexe physique (vécu dans la transidentité = transexualité) dont Judith Butler dit dans « Trouble dans le genre » : « La philosophie et le féminisme ont bien étudié les associations culturelles entre l’esprit et le masculin, entre le corps et le féminin. Aussi, chaque fois que la distinction entre l’esprit et le corps est reproduite sans esprit critique, n’oublions jamais la hiérarchie de genre que cette distinction a traditionnellement servi à produire, à maintenir et à rationaliser. » Il est là aussi et là surtout question de transgression de la « dite » rationalisation. De même, le passage à l’acte révolutionnaire, sadomasochiste ou l’implication politique semblerait être « ontologiquement » du côté d’une tentative d’universaliser notre condition d’êtres humains. Mais peut-on universaliser en quoi que ce soit l’esprit humain ? 

Vers la neutralisation de la pensée ?

La recherche de la vérité semble, à présent, oubliée. Nous sommes de plain-pied dans l’ère de la dite post-vérité définie par Pierre Le Coz  comme suit : « Polémiques, faits divers, images-choc, voyeurisme, micro-trottoir, télé réalité. À l’ère du multimédia, nous assistons au triomphe de l’émotion. Le pouvoir médiatique s’impose en faisant vibrer la sensibilité au rythme haletant de stimulations sonores et visuelles qui produisent une véritable addiction collective aux émotions. Le pouvoir politique joue sur les mêmes ressorts. S’il est vrai que l’émotion est le cheval de Troie de la manipulation, cette débauche d’excitations sensorielles soulève des enjeux éthiques majeurs. Quand nos émotions sont dévoyées, ce sont nos jugements de valeur qui se trouvent pervertis. » » dans : « Le gouvernement des émotions et l’art de déjouer les manipulations » paru en 2014. Ainsi donc, ce sont les émotions sadiques de domination et masochistes de soumission qui semblent saisir au grill l’esprit des individus. En lieu et place des jugements de valeur englués dans un relativisme radical, le réflexe semble se substituer à la réflexion alors que la lutte des classes – par devers le sadomasochiste – reste une recherche dialectique et synthétique de vérité scientifique. Là où, à présent l’esprit parait être neutralisé par la sidération face aux rapports (S/M) jouissifs de pouvoirs des uns sur les autres, la post-vérité est l’apanage d’un regard tourné vers la jouissance pour une neutralisation des individus qui n’a rien à voir avec de l’émancipation politique mais avec un apaisement méditatif de la pensée.

Pour autant, une éventuelle posture de neutralisation de la pensée est différente selon les points de vue. A travers le sadomasochisme comme l’engagement dans la lutte des classes, il s’agit de mettre l’ego dans une position silencieuse. Mais alors que l’engagement politique peut porter à penser, le sadomasochisme, du moins dans la position de soumission, porte à neutraliser le moi dans une certaine attitude quasi méditative ; la lutte des classes défend une révolte du collectif et du moi qui consiste à se détacher de ses chaînes. Mais l’art de la contrainte dans la soumission masochiste n’est-il pas, dans le même temps, une gageure de liberté ? L’émancipation révolutionnaire peut-être, elle-même, soumise à ses propres chaînes socio-cognitives.

Travailler le pragmatisme de l’effacement du moi à travers le masochisme et donc, la lutte des classes, est-il possible ? Là où le masochisme débranche la pensée, la lutte des classes engage dans une attitude érectile de construction, parfois paranoïaque, et de dé-tricotage critique de la réalité. En ce sens le masochiste pourrait être perçu comme le miroir inversé de la personne impliquée politiquement. Le masochiste pourrait sembler se déclasser là où la personne révoltée cherche à se dépasser sociologiquement et politiquement. Le masochiste cherche toujours à récupérer du pouvoir tout comme la personne engagée politiquement. En revanche, du côté de la maîtresse ou du maître ; il s’agit d’être à l’image d’un fantasme, d’une scène sexuelle fantasmagorique, qui, de fait, est désexualisée.

Dans le cas de la lutte des classes comme dans celui du masochiste – qui aspire paradoxalement à récupérer son pouvoir – il convient de retenir que l’on fait face à un combat violent contre soi-même. Masochiste et lutte des classes sont en fin de compte commun du point de vue de la recherche d’un certain rapport de force à inverser : d’un côté ultra-libéralisé (relevant souvent d’une psychologie comportementale descriptive ) au côté du sadomasochiste, de l’autre antilibéral au côté du révolté. Pour autant, nous pourrions  envisager une certaine intersectionnalité ; une convergence de luttes entre prolétaires, BDSM et militants révolutionnaires. A la révolutionnaire socialiste Rosa Luxemburg de dire à ce sujet : « La révolution prolétarienne sonne en même temps le glas de toute servitude et de toute oppression ; voilà pourquoi se dressent contre elle dans une lutte à mort, comme un seul homme, tous les capitalistes, les Junkers, les petits-bourgeois, les officiers, bref tous les profiteurs ou les parasites de l’exploitation et de la domination de classe. » D’un côté, l’on pourrait donc croire que le sadomasochiste lutte pour dominer ou être dominé et de l’autre, que le révolutionnaire prolétarien lutte pour exister, contre la domination.  

Coda : la queerisation des relations sociales de pouvoir

Quid alors du queer ?

Queer est au départ un mot anglais signifiant « étrange », « peu commun », « tordu », souvent utilisé comme une insulte envers les individus gays, les lesbiennes, les transsexuels, etc. Par ironie et provocation, il fut récupéré et revendiqué par des militants et intellectuels gays,  transgenres, bisexuels, adeptes du BDSM, fétichistes et travestis à partir des années 1980. La « théorie queer » est une théorie sociologique ou philosophique. Elle critique principalement la notion de genre, le féminisme et l’idée préconçue d’un déterminisme génétique de la préférence sexuelle. Ce courant des « études du genre sexuel » (Gender studies) apparaît au début des années 1990 aux États-Unis, au travers de relectures déconstructivistes, dans le prolongement des idées de Michel Foucault et Jacques Derrida.

Queeriser les relations sociales et politiques, ce n’est pas vouloir promouvoir une politique queer, si tant est qu’elle existe ou qu’elle puisse exister, et encore moins vouloir esthétiser ou « politiser » la pensée et la pratique queer. C’est renoncer définitivement à toute ontologie basée sur des rapports de pouvoir verticaux, à toutes essences humaines, comme à tout paradigme scientifique et politique ; c’est rejeter toute prétention à la catégorisation, à commencer par les catégories de normal et d’anormal (pathologique), de valide et d’handicapé, de fort et de faible socialement ; octroyer ainsi de la puissance aux personnes vulnérabilisées.

Il s’agit d’ouvrir des pistes nouvelles dans les relations entre : dominants et dominés (privilégiés et prolétaires) mais pas pour les refermer aussitôt. Le queer ne procède pas de la vaine recherche d’une identité de plus, même minoritaire ou « mineure », mais tout au contraire d’une entreprise dé-identificatoire, de critique de toute identité stable et relevant de la reproduction du même. Queeriser revient à embrasser de manière synthétique tous les spectres des diversités sociales.

Au fond, ne serions-nous pas, nous tous dominants et à la fois dominés en lutte – façon queers ?

Christophe Gerbaud

[1] http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2012/12/13/pour-une-psychanalyse-pour-toutes-non-a-une-psychanalyse-hom.html

[2] http://www.standardmagazine.com/catherine-robbe-grillet/

Dans le Manifeste, Marx écrit : « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. » Cette proposition doit être prise au sens fort : elle ne signifie pas que les luttes de classes ont été le principal phénomène qu’on puisse observer dans l’histoire ; ni même que les luttes de classes sont la cause profonde, plus ou moins directe, des phénomènes historiques. Elle signifie que les phénomènes historiques, qui sont la seule réalité de l’histoire, ne sont pas autre chose que des formes (diverses, complexes) de la lutte des classes. La précision apportée par Marx : « jusqu’à nos jours » – précision qu’on peut répéter aujourd’hui encore sans modification – ne signifie donc pas que la définition apparaîtrait partielle, inexacte, si l’on prenait en considération les « sociétés sans classes » qui ont précédé ou qui suivront l’histoire des sociétés « de classes ». Les sociétés sans classes ne révèlent pas (et ne révéleront pas) une réalité sociale plus profonde, plus générale que la lutte des classes, ou lui échappant (c’est généralement ce que l’anthropologie sociale va y rechercher), et par là même « sans histoire ». Les sociétés sans classes de l’avenir – dont les tendances de la société actuelle indiquent seulement certains traits – ne peuvent être que le résultat de la transformation de la lutte des classes sous l’effet de cette même lutte de classes. C’est pourquoi Marx et Engels ont toujours insisté sur le fait que les communautés primitives que découvrent la préhistoire et l’ethnographie n’ont rien de commun avec le communisme qui succédera au capitalisme comme mode de production et d’organisation sociales. L’analyse de tendances, qui est l’objet du matérialisme historique, ne peut consister, comme chez Hegel, à rechercher la vérité des fins dans l’accomplissement des origines.

Cf : https://www.universalis.fr/encyclopedie/marxisme-la-theorie-marxiste/1-classes-et-luttes-de-classes/

2. BDSM : Initiales de Bondage et Discipline, Domination et Soumission Ensemble de pratiques sexuelles faisant intervenir le bondage, les punitions, le sadisme et le masochisme, ou encore la domination et la soumission. L’idée d’une liaison entre les perversions sadique et masochiste avait déjà été notée par Krafft-Ebing. Freud la souligne dès les Trois essais sur la théorie de la sexualité (Drei Abhandlungen zur Sexualtheorie, 1905), en faisant du sadisme et du masochisme les deux versants d’une même perversion dont la forme active et la forme passive se retrouvent dans des proportions variables chez le même individu : « Un sadique est toujours en même temps un masochiste, ce qui n’empêche pas que le côté actif ou le côté passif de la perversion puisse prédominer et caractériser l’activité sexuelle qui prévaut » (1 a).

cf : http://psycha.ru/fr/dictionnaires/laplanche_et_pontalis/voc280.html

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