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8 novembre 2018

Brésil : Pour comprendre la victoire électorale du candidat des armes

Pour comprendre la victoire du candidat des armes, Jair Bolsonaro, il est fondamental de revenir sur la signification des protestations massives et des contestations au Brésil en 2013. Ces contestations ont commencé avec l’augmentation des tarifs des transports publics. Ensuite leur agenda s’est élargit avec la revendication de plus d’investissements dans la santé, dans l’éducation, avec une critique profonde de l’action de la police, qui est la plus meurtrière du monde. En outre, ce mouvement a aussi développé un agenda hétérogène de défense des personnes LGBT, des afro-descendants et des femmes. Cela a été une expression contre tous les partis politiques et ses éternels candidats. 2013 a exprimé une crise de la ploutocratie brésilienne et une volonté populaire de lutte pour la dignité. Ce fut à ce moment là que sont apparus les Black Blocs au Brésil et les protestations ont été horizontales et décentralisées. L’action directe et la propagande par le fait ont pris le devant lors des manifestations. A Rio de Janeiro, par exemple, toutes les vitres des banques du centre de la ville ont été cassées, en plus des enseignes des multinationales. Les journalistes des médias dominants, qui criminalisent toujours la lutte sociale, ont été expulsés des manifestations. Il y a eu en outre, une tentative d’incendier l’Assemblée législative et les affrontements avec les forces de polices furent intenses. Nous appelons cette forme de contestation de l’ordre : Révolte des gouvernés.

Comme réaction à 2013, nous avons eu l’approfondissement d’un « activisme conservateur agressif », parce que toutes les institutions basées sur la hiérarchie, la discipline, sur des dogmes métaphysiques et sur la construction de richesses, avec un fondement dans l’exploitation de l’autre, se sont senties menacées par ses manifestations. A partir de là, à l’encontre de ce qui s’était passé en 2013, il se sont ré-articulés et ont gagné en force, formant une unité entre les différents pouvoirs (politiques, judiciaires, pénaux, socio-culturels et économiques) et leurs institutions : le législatif, le judiciaire, les forces armées, les églises, les médias dominants et le capital.

Ainsi, depuis 2014, et comme réaction aux revendications de 2013, a prédominé dans les réseaux sociaux le mensonge, les fake news, la fake history, avec cela est arrivé la pensée conservatrice, autoritaire, pleine de préjugés, cherchant à détruire le rêve de toute une génération.

La réaction conservatrice a commencée avec la victimisation et la survalorisation des policiers, réalisée largement par les médias dominants, soutenant la “fascisation” de la société. Simultanément, le militaire et le policier ont été présentés comme les victimes de 2013 et élevés au rangs de super-héros capables de résoudre tous les problèmes.

La meilleure expression c’est matérialisée avec le candidat en armes, Jair Bolsonaro, qui avant 2014 n’était rien, mais depuis est celui qui représente la meilleure réaction à 2013, aveuglément suivi par les électeurs gardiens des traditions conservatrices. Sa base sociale est formée de policiers civils et militaires, d’hommes d’églises (catholiques et évangélistes convaincus) et de latifondistes et des riches en général. Tout ceux-là ont réagit aux revendications de 2013 qui contestent la propriété, la famille traditionnelle et les répressions policières arbitraires.

La tentative d’imposer le respect aux autorités en uniforme s’en est allée avec le conservatisme et l’intolérance à la différence. En somme, le conservatisme actuel demande des dictatures explicites avec une criminalisation de la pauvreté, des noirs, des habitants des favelas, des LGBTIs, des religions d’origine africaines et évidement de ceux qui protestent avec les tactiques du Black Block et les anticapitalistes en général. Au fond, cette opposition a pour objectif de maintenir les traditions, l’ordre et le respect face à toutes les autorités que 2013 a mis en échec.

Il est important de se rappeler que la majorité de la population n’a pas voté pour Bolsonaro. Depuis 2013, il y a eu une explosion des votes nuls, blancs et des abstentions lors des dernières élections du fait des mécontentement à l’encontre des partis politiques en général et en particulier des gouvernements du PT qui ont gouvernés ouvertement en faveur des riches, et comme tout les gouvernements brésiliens, ont réprimés les mouvements sociaux combatifs et les pauvres en général. Dans ce sens, s’il y a une croissance aujourd’hui du fascisme au Brésil, le PT en a une grande responsabilité, car ce fut sous son gouvernement qu’on été criminalisés les manifestations de 2013 et que l’on a défendu la police, en la posant comme victime des protestations durant cet année-là.

Nous n’avons pas encore la certitude que ce gouvernement sera une dictature assumée avec une répression explicite de ses opposants comme le fut la dictature militaire-ploutocratique (1964-1985). Durant cette période historique, les militants furent persécutés, torturés et exterminés. Les protestations furent interdites, le curriculum scolaire modifié, et la famille traditionnelle et les autorités préservées. Le vainqueur des élections défend ouvertement ces pratiques, comme il exalte la torture et la libéralisation du port d’armes.

En plus de cela, il a dit que la dictature a fait une erreur, en effet elle aurait du tuer les 30 milles opposants. Des temps sombres se profilent au Brésil, mais il est de notre devoir d’avoir de garder de l’espoir dans la lutte populaire qui est l’unique qui peut véritablement freiner le fascisme. D’autres 2013 viendront.

Prof. Wallace de Moraes

Universidade Federal do Rio de Janeiro (UFRJ)

Departamento de Ciência Política
Editor da Revista Estudos Libertários

(Texte traduit du portugais par Irène Pereira)

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